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Rendre la Seine "baignable" va-t-il coûter 1,4 milliard d'euros ?

Publié le 20 septembre 2023 à 17h13

Source : JT 20h Semaine

Des internautes s'émeuvent du coût engendré par les aménagements engagés pour rendre la baignade possible dans la Seine.
Un budget d'1,4 milliard d'euros est évoqué, assumé pour moitié par l'État.
Ces chiffres proviennent d'estimations officielles, mais les travaux entamés ne visent pas seulement à permettre aux Franciliens de se baigner.

En août prochain, le monde entier aura les yeux rivés sur Paris à l'occasion des Jeux olympiques. Certaines épreuves seront scrutées avec attention, notamment celles qui prévoient de la nage dans les eaux de la Seine. Alors que des compétitions test ont été annulées ces dernières semaines faute d'une qualité de l'eau suffisante, des travaux doivent permettre la tenue de l'événement sans encombre. Si certains s'impatient de voir le "plan baignade" achevé, des voix discordantes se font entendre. En ligne, certains déplorent le coût d'un tel projet : rendre la Seine "baignable" engendrerait en effet des dépenses de l'ordre de 1,4 milliard d'euros. Dont la moitié aux seuls frais de l'État.

23 sites de baignade et un cofinancement de l'État

Le projet d'assainissement, nommé "Plan Qualité de l’Eau et Baignade", se poursuit actuellement pour s'achever à l'horizon 2024/2025. Son coût est en effet d'1,4 milliard d'euros, comme le soulèvent les messages relayés sur les réseaux sociaux. La préfecture de région d'Île-de-France précise que "son financement est assuré par les collectivités et l’État, via son opérateur, l’Agence de l’Eau Seine Normandie". Cette dernière doit contribuer pour moitié au budget global du projet, en versant 700 millions d'euros.

Les chiffres avancés en ligne sont donc fiables, mais la présentation de ce plan est souvent assez réductrice. En premier lieu, il faut souligner que la Seine n'est pas le seul fleuve qui doit bénéficier des travaux d'assainissement, puisque la Marne va aussi être concernée. Permettre la baignade nécessite de multiples aménagements : "mise en conformité de la collecte des eaux usées (création ou rénovation de réseaux publics, correction des mauvais branchements privés), mise en place de zonages pluviaux, création de réseaux d’assainissement à quai et raccordement des bateaux et établissements flottants", ou encore "construction d’ouvrages de régulation et d’optimisation de réseau d’eaux usées". 

Alors qu'une course contre-la-montre est engagée pour que les travaux soient bouclés avant les JO, on sait d'ores et déjà quels seront les lieux retenus pour la baignade. On en compte 23 à travers l'Île-de-France, représentés sur la carte qui suit. 

Les sites de baignade s'étendent à travers toute la région.
Les sites de baignade s'étendent à travers toute la région. - Apur

Les sommes engagées ne permettront pas uniquement de faire un "plouf" lorsque reviendront les beaux jours. Améliorer la qualité des eaux doit aussi permettre d'accompagner la restauration et préservation de la biodiversité. Vincent Rocher, le directeur innovation du Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), souligne que "les efforts réalisés pendant plusieurs décennies pour transformer les systèmes d’assainissement" ont déjà permis d'importantes avancées. À Science et Vie, il explique que la "diminution de la présence d’azote et de phosphore – qui favorisent la multiplication des algues et des germes bactériens", s’est "accompagnée d’un retour de la vie piscicole". Les résultats sont déjà probants puisque si l'on "ne recensait plus que trois espèces de poissons dans la Seine dans les années 1970, nous en dénombrons désormais près de 36".

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Thomas DESZPOT

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